Monica Bercan, de l’ingénierie mécanique à l’industrie brassicole 6 mars 2019

Monica Bercan, de l’ingénierie mécanique à l’industrie brassicole

L’histoire d’amour inconditionnel entre Monica et la bière a commencé sur un autre continent, à une tout autre époque, mais l’espace et le temps ne l’ont pas empêchée d’en faire une carrière. Portrait de Monica Bercan, copropriétaire et responsable du développement des affaires et du marketing chez Kruhnen.

Monica Bercan

« Ça a commencé avec la passion de mon mari. Avant de le rencontrer, je n’appréciais pas la bière. Je buvais du vin. Mais alors que nous étudions tous les deux en ingénierie mécanique, on s’est mis à fréquenter les terrasses et c’est là que mon intérêt pour la bière a commencé. »

Le Yin et le Yang de la bière

Le couple derrière Kruhnen s’est rencontré en Transylvanie, une province de la Roumanie. En 1997, ils quittent leur pays d’origine en direction du Québec, en quête de nouveauté. Alors que tous les deux étaient ingénieurs mécaniques de formation, ils étaient activement à la recherche de nouveaux défis.

Ovi, le mari de Monica, l’initie alors à la dégustation de la bière et se munit d’un brasse-camarade de 60 lbs avec lequel il commence à brasser dans le garage. Pendant six longues années, le couple est en mode recherche et développement. Monica devient alors une critique de bière et n’hésite pas à être difficile lors des dégustations.

« On a beaucoup investi dans l’équipement, mais on l’a fait en gardant en tête qu’on en ferait probablement une entreprise, et ce, malgré le fait que notre entourage tentait de nous décourager. »

2011 et une nouvelle microbrasserie

Le couple fait le grand saut en 2011 et entame de longs travaux pour y arriver. À ce moment-là, ils étaient tous les deux employés dans différentes entreprises, mais mettaient tout ce qu’il leur restait comme temps pour mettre sur pied ce qui allait éventuellement devenir leur gagne-pain familial.

Pendant les cinq premières années, Monica a gardé son poste d’administratrice dans une entreprise internationale. Son mari et partenaire d’affaires, de son côté, quitte son emploi et se consacre à plein temps à la brasserie. Monica, elle, devient la responsable du marketing et des événements et se plait à imaginer les noms des bières que son mari brasse alors. Deux vendredis par mois, elle embouteille la bière avec son mari.

Il y a deux ans, elle quittait son emploi d’administratrice et se lançait à plein temps dans l’aventure. Tout ce qui relève de l’administration de Kruhnen est maintenant sous sa responsabilité. Son arrivée à plein temps dans la microbrasserie a certainement contribué à l’essor de celle-ci. En seulement un an, la production a doublé!

Aujourd’hui, le couple s’est entouré de plusieurs collaborateurs, dont leurs deux fils. Le plus vieux de ceux-ci s’occupe des illustrations que l’on retrouve sur les étiquettes de leurs bières et le plus jeune leur prête main forte lors des journée pédagogiques.

Accord bière et femmes

Monica n’a pas peur de l’inconnu, même qu’elle carbure aux défis. Au quotidien, elle tente d’encourager les femmes de son entourage à oser des métiers qui leur plaisent, comme c’est le cas pour elle.

L’idée que les gens fassent davantage confiance aux hommes lorsqu’il est question de conseils de bière ne l’a jamais arrêtée.

« Souvent, les gens demandent à parler au brasseur. Mais je ne m’arrête pas là. Il faut juste casser le premier contact. Et puis, je brasse, moi aussi! »

Bien que les femmes se fassent encore discrètes, Monica espère que celles-ci n’hésiteront pas à prendre toute la place qui leur revient. Elle a d’ailleurs participé au brassage de la Sororité, une initiative du Bilboquet qui a amené 25 femmes du milieu brassicole à travailler ensemble pour créer une bière par et pour les femmes.

La Sororité

Crédit photo : Bilboquet

 « Bière de femme »

« Non, la bière de femme n’existe pas. On veut faire croire aux hommes et aux femmes que ça existe. Les femmes n’osent pas trop aller dans la bière parce que c’est une mentalité qu’elles ont, mais il ne s’agit que d’un manque d’information, d’un manque de connaissance. »

Parlant de bière de femme, Monica, elle, qu’est-ce qu’elle aime boire?

La saison, toutes les saisons, surtout si c’est une saison avec la levure de saison, ça l’enchante encore plus. Les bières bien faites avec des houblons très aromatiques… Plus les arômes de houblons sont complexes, plus ça l’attire.

Reste à l’affût, amatrice de bière; deux autres profils suivront ces deux prochains jours!

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